L’inflammation est un processus nécessaire. Cependant, lorsque le système immunitaire est dépassé par la réaction inflammatoire, l’inflammation dure sans qu’aucune cause évidente ne soit trouvée, on la nomme alors «inflammation chronique». Elle n’est plus bénéfique et il est nécessaire de consulter afin d’effectuer des recherches pour en trouver la cause (maladie auto-immune, cancer, maladie rhumatismale ou digestive inflammatoire, etc.). La polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou la spondylarthrite ankylosante sont des maladies inflammatoires chroniques connues.
Les maladies psychiatriques ou neurodégénératives, le diabète, les AVC augmentent de façon exponentielle : les chiffres indiquent que 442 millions de personnes sont atteintes de diabète et que 50 millions de personnes souffrent la maladie d’Alzheimer. Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité mondiale totale. Un point de départ commun : l’inflammation chronique.
Les chercheurs, au fil du temps, ont constaté que les patients atteints par ces pathologies cumulaient tous des troubles liés au mode de vie actuel. Une hypothèse a alors vu le jour : l’inflammation serait-elle la vraie responsable de millions de victimes de par le monde chaque année ?
Cette mise en lumière d’un dénominateur commun possible entre toutes ces maladies est surprenante quand on sait que, normalement, l’inflammation a pour but de protéger l’organisme en cas d’agression (blessure, infection, etc.). Le système immunitaire combat cette agression en générant une chaine de réactions « aigües » jusqu’à disparition du danger.
En apparence, il n’existe aucun rapport entre le diabète, la maladie d’Alzheimer ou un AVC. Pourtant dans les années 90, on découvre que, contrairement à l’inflammation aiguë, l’inflammation chronique est « silencieuse » : au lieu d’être brusque, intense et salutaire, elle devient sourde, dure dans le temps en trompant le système immunitaire et consume l’organisme petit à petit.
L’état inflammatoire est certes moins intense, mais sa quasi-permanence finit par avoir des conséquences délétères pour l’organisme.
L’INFLAMMATION CHRONIQUE PEUT-ELLE ENTRAÎNER DES MALADIES ?
Contrairement à l’inflammation aiguë, l’inflammation chronique, ne s’éteint jamais. Agissant en toute discrétion, sans symptôme au départ, ses conséquences finissent par être catastrophiques pour l’organisme.
On soupçonne certains facteurs (stress, cigarette, pollution, régime alimentaire de mauvaise qualité, etc.) d’être la source ou d’alimenter l’inflammation chronique. Ils représentent autant d’agressions sur l’organisme qui finissent par lentement ronger tissus et organes. Ils permettent donc bien d’établir un rapport de cause à effet entre notre mode de vie et des maladies dont souffrent des millions de personnes en ce début de XXIe siècle.
Prenons un exemple de fléau actuel : l’obésité. On découvre, en 1993, que le TNF, une cytokine pro-inflammatoire, est en surabondance dans le tissu adipeux des souris à la fois obèses et diabétiques. D’autres travaux vont ensuite prouver que l’interleukine IL-6, une autre cytokine pro-inflammatoire, favorise la résistance à l’insuline dans la graisse et dans les muscles, permettant ainsi au diabète de se développer.
Du côté du cœur ? En 1997, on découvre que les risques de faire un infarctus du myocarde sont trois fois plus élevés chez les patients présentant dans leurs analyses une forte concentration de protéine C réactive (une molécule produite par le foie en cas d’inflammation). On sait également que le « mauvais » cholestérol entretient l’inflammation dans les vaisseaux sanguins et stimule la production de cellules immunitaires à l’origine de la fabrication des cytokines.
L’inflammation toucherait également notre cerveau. En effet, les cytokines pro-inflammatoires parviennent à fragiliser la barrière hémato-encéphalique qui entoure et protège le cerveau, générant des incidents fonctionnels.
La microglie, un ensemble de petites cellules dispersées dans le système nerveux central chargées de le défendre contre les infections et d’en nettoyer les lésions, autrefois considéré comme un soutien pour les neurones participe à la neuro-inflammation. Le terrain est alors propice au développement de maladies de type Alzheimer.
L’inflammation gêne également le bon fonctionnement des neurotransmetteurs, favorisant les troubles psychiatriques comme la dépression.
On commence aussi à soupçonner l’action possible de l’inflammation dans le cas de 13 types de cancer (côlon, rein, utérus, sein, œsophage, estomac, foie, vésicule biliaire, pancréas, ovaires et thyroïde, méningiomes et myélomes).